mardi 16 novembre 2021

La fin d'un blog

 

 

 Impermanence et changement...

 

 pas facile parfois...


la fin de ce blog


depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace de choix, 

un espace où mettre des rêves...avril 12- septembre 19...

pour protester aussi... novembre 18-janvier 19...

pour partager... avril 14-mars 18-juin 20...

pour sourire... octobre 15-octobre 17...

 

pour le Dharma, les poèmes, les photos ou les calligraphies

pour des infos, des réflexions, des étonnements, des colères aussi devant ce monde

 

parce que pour moi tout ce qui existe, tout ce que je vois et entends, est fait pour être dit, partagé, pour circuler


des visiteurs de tous pays

je n'ai jamais su qui étaient ces deux personnes d'Ukraine qui sont venues régulièrement pendant plusieurs mois-

ni tous les Italiens de ces derniers temps

 

je ne saurai jamais pourquoi soudain 

plus personne ne vient

 

maison abandonnée - mais qui fut emplie de rires

arbre mort-mais dont les graines se sont baladées un peu partout

??

et aussi...

comment ne pas garder chaud au coeur en pensant à ces heures passées à rédiger, à illustrer, à chercher, à échanger

 

comment ne pas rester joyeuse en pensant aux commentaires reçus, aux pages retrouvées sur différents sites ou blogs, aux personnes fidèles, aux relations qui se sont crées à travers un poème

 

maintenant je continue sur FaceBook...

Mmmmm... je n'y retrouve pas, malgré un nombre d'"amis", le lien qui existait sur ce blog 

je me trompe peut-être, c'est peut-être moi

 

Je lâche et c'est difficile-  nous avons cette fichue habitude de mettre des bouts de nous-même partout

surtout là où ça s'écrit, pour moi

 

et puis je regarde de l'autre côté: presque dix ans!

 Quelle chance!

Une première photo, un jour, parce que trop beau, vraiment, ce printemps...

Et puis... 

Quelle chance !

Quels remerciements! 

Quelle gratitude...

 

Alors...impermanence, oui, changement, oui...

Pas facile ce "oui", un peu forcé encore, mais qui déjà me laisse respirer

Qui me dit que vraiment "oui" est le seul possible

et avec un sourire

et un dernier mot

 merci 

 

La  première page avril 12

Le vieux prunier a refleuri


 

«  Début de mi-hiver à Tiantong:
Le vieux prunier tout courbé et noueux
soudain ouvre une fleur, deux fleurs,
trois, quatre, cinq fleurs, d'innombrables fleurs,
pures, sans fierté de leur pureté
parfumées, sans fierté de leur parfum;
s'étendant, devenant le printemps,
soufflant sur les herbes et les arbres,
dénudant le crâne du veux moine à la robe faite de mille morceaux de tissu.

Tourbillonnant, se changeant en vent, en pluie sauvage,
tombant   -neige -
sur toute la terre.
Le vieux prunier sans limites:
un froid sévère gratte les narines. »

Maître Dogen Shobogenzo

 

La dernière:

toujours le vieux prunier refleurit...




 





 

 

jeudi 4 novembre 2021

Pour être humaine...

 

 

Je regarde les fleurs de cerisier miroiter

cassures dans le soleil-

je suis née pour être humaine

dans ce monde sombre et impermanent


Machi Tawara

 

voilà! roseaux, automne, feuilles jaunes et rouges...

cassures dans le soleil...

 

Sommes-nous nés pour être humains...?

 


mercredi 27 octobre 2021

Navets et Zen

 



Les navets sont comme les personnes du Zen
ils sont bons
quand ils sont bien assis

- d'après Sengaï - pôvre!

lundi 18 octobre 2021

"Visage du matin"

 

 
   
Asagao au Japon:
           

 "visage du matin" 

le volubilis, le liseron

 

Les volubilis -
au moment même où la cloche sonne
- s’ouvrent tous ensemble


朝顔や鐘っくうちに咲きそろひ 

asagao ya / kane tsuku uchi ni / saki soroi

Nonne Chiyo vers 1764

 https://arbrealettres.wordpress.com/2020/11/02/les-volubilis-chiyo-ni/

Recueil: "Chiyo-ni Une femme éprise de poésie"

mardi 5 octobre 2021

Le dernier cadeau de l'automne

 


C'est vrai, il faut faire quelques efforts pour aimer la fin d'automne, quand les orange et les rouilles se sont éteints, et que les matins gris s'allongent sans fin ; mais vous en verrez toute la beauté avec quelques accessoires, et un peu de bonne volonté: il vous faut des arbres dépouillés et un amoncellement de feuilles sèches et craquantes à leurs pieds ; un ciel blanc sans limites se déployant au-delà de l'horizon ; des montagnes qui s’effacent dans le lointain. Il faut de la mousse sur de gros rochers, des fleurs de bruyère et des chevreuils bondissant en lisière de forêt, silhouettes gracieuses vite disparues...

Il faut aussi accepter d'avoir un peu froid aux doigts, mais s'enorgueillir d'une bonne écharpe et d'une paire de bottes en caoutchouc qui fera floc-floc sur les chemins boueux. Sans oublier un pas rêveur, un grand sac pour les châtaignes, et peut-être un bâton qui servira quand le chemin prend la tangente au milieu des pierres et des pommes de pin. Il faut respirer pour se sentir nettoyé jusqu'à l’âme par cette fraîcheur aux reflets bleus qui dessine chaque aiguille de pin, chaque caillou du chemin, chaque minuscule goutte de rosée encore accrochée à l'ombre des fougères. Il faut ce petit vent vif et joyeux qui pénètre les vêtements et fait le ménage dans le cœur, ôtant toutes les couches de paresse et d'indifférences entassées dans l'indolence de l'été.

  Ajoutez-y la tache vive des derniers potirons dans le potager, une pile de bois bien rangée près de la porte de la cuisine, et la promesse d'un gâteau avec les petites pommes rabougries ramassées hier sous le pommier. Les derniers jours d'automne sentent la cannelle et le feu de bois, avec une nuance de vanille.


Si vous avez de la chance, vous aurez aussi tout au fond de la vallée un petit ruisseau qui court et qui murmure, et s'enroule, tout transparent, autour des pierres polies. 

Lorsque de longues herbes vertes essaient de le retenir, il s'arrête un instant, devient mystérieux et sombre, avant de repartir, ragaillardi par les pluies d'automne, là-bas, là-bas, plus loin, là où l'entraîne son chant, là où l'appelle la vie ...

Il faut enfin rester immobile, à l'abri d'un chêne, jusqu'à se confondre avec lui et se laisser porter par l 'air et la lumière, jusqu'à sentir pousser ses racines et partager le réconfort et la générosité de la terre; alors peut-être apercevrez-vous le museau pointu et la queue rousse et touffue de Goupil, ou bien le cou tout blanc et les oreilles rondes d'une minuscule belette...

Pour aimer pleinement ces dernières journées d'automne, vous devrez vous laisser absorber par leur lumière : si au printemps elle est douce et pâle comme le duvet sous la gorge de l'oisillon, aujourd'hui le monde est empli d'une lumière blanche et dure qui nous prépare pour le gel, pour le dur, le coupant et l'hiver. Elle refroidit la terre et endort les pierres, s'insinue à travers les sapins, éblouit les ravines: les couleurs de l'automne sont devenues lumière.

Et, si vous n'avez sous la main ni forêts ni renard ni belette, pas le moindre sapin ni la moindre clairière aux rochers gris; si aucun ruisseau ne se faufile près de chez vous, et s'il y a longtemps que vous n'avez plus ramassé de pommes, consolez-vous ! Car, souhaité ou non, l'automne vous fera un dernier cadeau, aujourd'hui ou demain :

Vent d’automne colore les feuilles
Est-ce lui qui a posé sur ma tête
Le premier cheveu blanc...

Soseki



lundi 27 septembre 2021

Gathas du jardin

 




Assise dans le jardin 
Je fais le vœu
Avec tous les êtres
De garder la fraîcheur de ce matin
Même au plus noir de l'hiver 


 

Assise dans le jardin
Je fais le vœu
Avec tous les êtres
De reconnaître l'importance de chacun
Dans le bouquet du monde

 


Assise dans le jardin
Je fais le vœu
Avec tous les êtres
De me souvenir que fleurs blanches
 fleurs roses fleurs jaunes
Toutes sont aussi belles

Lulena

La fin d'un blog

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