mercredi 24 février 2016

Le printemps du jardinier : février

toute la nuit
sans un bruit la pluie
sur les sacs de graines

                                        Buson




La tâche du jardinier, en février, consiste à rester à l'affût des signes avant-coureurs de 

printemps. (...) Ce sont :



1. Les crocus qui poussent dans l'herbe sous forme de petites pointes trapues ; un jour 

cette petite pointe crève ( phénomène auquel personne n'a encore jamais assisté) et 

présente à la vue une sorte de brosse formée de feuilles d'un beau vert. 

Et voilà le premier signe printanier ;
 


2. Les catalogues des jardiniers qu'apporte le facteur. Quoique les jardiniers les 


connaissent par cœur ( De même que l'Iliade commence

 
par les mots μηνίν άέίδε, θεά, ces catalogues 

commencent par les mots acaena, acanthus, achillea, aconitum, adonis..;etc litanie que 

chaque jardinier est capable de réciter sur le bout des doigts) ;




il les lit soigneusement 

depuis acaena jusqu'à walhenbergia ou yucca se 

demandant avec angoisse ce qu'il 

pourrait bien encore commander ;



3. Les perce-neige aussi sont des messagers de printemps : de prime abord ce sont 

des petites pointes vertes qui sortent 

timidement de terre ; ces pointes se séparent 


pour former deux gros pétales et l'affaire est faite.(...)



4. Les voisins constituent encore un symptôme infaillible de l'approche du 

printemps. 



Dès qu'ils se précipitent dans leurs jardins avec des bêches, des pioches, 

des sécateurs, 

 des enduits pour les arbres et toutes sortes de poudres pour mettre dans le sol, un 

jardinier expérimenté devine que le printemps approche ; et alors il revêt lui aussi de 

vieux pantalons 

et se précipite dans son jardin avec bêche et 

pioche, afin que ses voisins à lui 

  
aussi que le printemps approche et se 

communiquent par-dessus les palissades 

 cette joyeuse nouvelle...

 





dans la clarté matinale
je sème des graines 
avant de partir en voyage

Santoka




K. Capek L'année du Jardinier 10/18

jeudi 18 février 2016

Merveilleux, la fumée, le brouillard, l'eau, les pierres...



Komyo, 
la lumière merveilleuse








Le grand Maître Chosa Shoken de la dynastie Song dit un jour à ses disciples: 

 «  Le monde entier se reflète dans l'oeil d'un moine, le monde entier est contenu dans une conversation quotidienne, le monde entier traverse votre propre corps;

 le monde entier est votre propre lumière merveilleuse, 
le monde entier est à l'intérieur de votre lumière merveilleuse 
et le monde entier 
ne peut être séparé de vous. »



La Lumière Merveilleuse du Bouddha
remplit tout l'univers - tout est Bouddha.

 
Cette Lumière Merveilleuse
se trouve dans
chaque brin d'herbe, elle harmonise
les racines et les fleurs -
le monde entier en est empli. 









Pratique et Éveil sont une forme de la
Lumière Merveilleuse -
 


La fumée, le brouillard, l'eau,
les pierres, les oiseaux, la Voie de l'Eveil -

 
tout cela :

formes changeantes de la Lumière Merveilleuse... 







Maître Dogen, Shobogenzo Komyo 

 


dimanche 14 février 2016

15 février: Parinirvana du Bouddha

15 février: Parinirvana du Bouddha






La Journée du Parinirvana est une commémoration bouddhiste célébrée en Asie du sud Est, parfois le 8 février, mais plus souvent le 15.
C'est le jour où le Bouddha a achevé le Parinirvana, ou Nirvana total, à la mort de son corps physique.
Le Parinibbana Sutra décrit les derniers jours du Bouddha, et est souvent lu dans les temples à cette occasion.
C'est aussi un jour de réflexion sur l'impermanence et les Enseignements.






 Il est dit que lorsque le temps de sa mort approcha, le Bouddha s'allongea sur un lit préparé entre deux arbres Sala, la tête vers le nord, et le visage vers l’ouest, sa main droite servant d'oreiller.
A ce moment-là, les fleurs s'épanouirent, et commencèrent à tomber pour le recouvrir.
 L'histoire raconte comment de nombreux disciples, hommes et femmes de tous âges, et aussi oiseaux et animaux se rassemblèrent soupirant de tristesse.
Le Bouddha donna son dernier discours , exposant la Loi fondamentale: même si le corps physique meurt, le Dharma n'est pas relié au temps: pour voir le Bouddha, il suffit de voir le Dharma.
Ainsi enseigna-t-il à ses disciples les Préceptes et la façon de conserver la Voie du Bouddha.
 
 
Ce sermon est appelé en japonais Yuikyogo, le dernier Enseignement de Shakyamuni Bouddha.
 
www.treeleaf.org ( traduction Lulena) 
 






Le Bienheureux dit :

Qu'attendez-vous encore de moi, ô Ananda, pour la communauté des bhikkhus ? J'ai enseigné la Doctrine sans faire aucune distinction entre l'ésotérique et l'exotérique. Dans les enseignements du Tathagata, ô
Ananda, il n'y a rien de semblable au poing fermé du maître. (...)
. Je suis arrivé à la fin de mes jours. Je suis âgé de quatre-vingts ans. Tout comme, ô Ananda, un vieux char ne peut continuer à servir qu'à grand renfort de courroies, je perçois que le corps du Tathagata ne peut marcher qu'à l'aide de soins.
 C'est seulement quand le Tathagata, sans attention à aucune image mentale, demeure dans la"concentration mentale dépourvue de tout signe indicatif" dans laquelle toute sensation a cessé d'exister, c'est seulement alors que le corps du Tathagata est à l'aise. Demeurez donc, ô Ananda, en faisant de vous-même votre île ; demeurez faisant de vous-mêmevotre refuge, mais de personne d'autre. Demeurez en faisant de la Doctrine votre île; demeurez en faisant de la Doctrine votre refuge, mais de rien d'autre.
 
Quand le 3ème quartier de la nuit approcha, le Bouddha demanda trois fois à ses disciples s'ils avaient des doutes sur l'enseignement ou sur la discipline. Les bhikkhus restèrent silencieux. " Personne, Ananda, n' a de  doutes. Tous atteindront au final l'Illumination"
le Bouddha prononça alors ses dernières paroles: " Ecoutez, Bhikkhus: tout ce qui est composé est impermanent, sujet à la décomposition, et à la mort.
Travaillez avec diligence à votre libération."



 
 
http://www.matthieuricard.org/blog/posts/kusinagar-le-lieu-ou-le-buddha-atteint-le-parinirvana



Quand il arriva à Koushinagar avec ses disciples, le Bouddha alla dans le bois de Sala dont le propriétaire, un chef de caravanes marchandes, avait pour lui une grande dévotion. Là, entre deux paires d’arbre d’une taille inhabituelle, Shakyamouni se coucha sur le côté droit, dans la position du lion, le visage tourné vers le Nord.


Comme approchait la troisième veille de la nuit, le Bouddha demanda par trois fois à ses disciples s’ils avaient encore des questions à poser sur ses enseignements ou sur les règles de discipline. Devant leur silence, il prononça la célèbre exhortation « L’impermanence est inhérente é toutes choses. Travaillez à votre propre liberté avec diligence ». Ensuite, passant par les différents états d’absorption méditative, Shakyamouni entra en Mahaparinirvana. La terre trembla, des étoiles filantes  traversèrent le ciel, le ciel s’enflamma dans les dix directions et une musique céleste emplit l’espace. Le corps du maître fut lavé, revêtu de robes monastiques, enveloppé de mille linceuls et placé dans un cercueil de matières précieuses.






 Sur le site actuel on y trouve le Temple du Nirvana et le Stoupa construit plus tard sur le site du Paranirvana, ainsi que les ruines de plusieurs monastères.
 
 
 Sala: fleurs de camélia
 
 
 
 
 
 http://www.sofiatopia.org/equiaeon/buddha.htm
dubaisrilanka2013.blogspot.com, shunya.net, windhorseart.com 
 

mercredi 10 février 2016

Silencieuses...






toutes choses
tant qu'on reste muet
sont aussi silencieuses



Kyoraï 
Chant du Mont Fu

Photo: Yvon

jeudi 4 février 2016

La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...